Qui sont les "ultranautes " ?

Publié le par odile Biger

 

En complément de mon article sur "médias numériques et cellule familiale", voici quelques informations extraites de la très intéressante étude Consojunior 2006 menée  par  TNS Media Intelligence sur la population de 8-19 ans (résultats commentés dans Stratégies N° 1451). 

 

 

A travers les résultats de cette enquête, on mesure l'importance prise par les pratiques multimédia dans la vie quotidienne des plus jeunes : 80% des 16-19 ans sont internautes  et possesseurs d'un téléphone mobile. 58% possèdent une messagerie instantanée qu'ils utilisent régulièrement et 19% ont leur blog.

 

Pour l'ensemble de cette tranche d'âge plus que pour tout autre, les médias numériques (Internet et mobiles) occupent une place croissante au détriment des médias traditionnels (télévision, radio, presse).

 

Parmi cette population, l'étude TNS isole le cas des "ultranautes". Un groupe de "surconsommateurs" des nouveaux médias qui représente environ 18% de la population des jeunes internautes également utilisateurs de mobile. Selon Sophie Germain, responsable de l'étude pour TNS, cette cible particulière n'est pas atypique, elle préfigure au contraire  ce que seront les futurs consommateurs : " Ce qui les distingue de leurs pairs dans leurs comportements annonce sans doute les tendances de demain".

 

Si cette analyse est juste, il y a peut être de quoi s'inquiéter car pour ces "ultranautes", accros du Web et des médias numériques dans leur ensemble, toutes les valeurs traditionnelles, famille, école , culture sont en perte de vitesse.

 

Plus nombreux que la moyenne des jeunes de leur âge à penser que l'école "est une corvée" (indice 146) que la lecture est une perte de temps, ils accordent aussi moins d'importance aux relations familiales, échangent moins avec leurs parents et préferent communiquer via l'ordinateur ou le mobile. 

 

Selon TNS, "Ils communiquent plus facilement avec leurs copains via Internet et le portable car l'écran est comme une barrière qui les protégerait. En revanche, ils semblent plus démunis dans un dialogue de proximité et de face à face".

 

Tous ces chiffres me confortent dans l'idée qu'il existe dans l'usage des médias numériques un réel paradoxe.

 

Le web et le mobile tout en favorisant la multiplication des échanges interpersonnels et  la création de communautés en tout genre ne participent ils pas dans le même temps à la destruction progressive des liens sociaux de proximité ?

 

Je n'ai pas la réponse mais j'avoue que je m'interroge de plus en plus...

 

 

Publié dans Affaires à suivre

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article